Rechercher dans ce blog

Wednesday, January 26, 2022

Uncharted Legacy of Thieves Collection sur PS5 : 120 i/s pour une étonnante redécouverte - Les Numériques

10

Analyse technique - Relativement avares en nouveautés, les rééditions sur PlayStation 5 d'Uncharted 4 et The Lost Legacy sont tout de même l'occasion de redécouvrir ces jeux sous une lumière nouvelle, qui n'est pas forcément celle que l'on aurait imaginée.

Quelques mois après le patch 60 i/s prodigué à The Last of Us Part II, c'est au tour de l'autre grand jeu Naughty Dog de l'ère PS4, Uncharted 4, d'avoir droit ce vendredi 28 janvier 2022 aux honneurs d'une optimisation dédiée à la toute-puissance de la PlayStation 5, lui permettant ainsi de s'afficher sous un jour nouveau.

Mais alors que les sanglantes aventures d'Ellie s'étaient contentées d'une “simple” mise à jour gratuite, les pérégrinations de Nathan Drake et de ses comparses nous reviennent avec un peu plus de panache. Elles se présentent sous la forme d'une collection Legacy of Thieves rassemblant Uncharted 4 et son DLC-mais-trop The Lost Legacy dans des portages PS5 natifs, promettant donc d'utiliser l'intégralité des possibilités offertes par la console de nouvelle génération de Sony. Que cela veut-il dire concrètement ? Pour tout avouer, un peu moins que ce que l'on espérait, ce qui ne veut pas dire pour autant que cette collection est totalement dénuée de surprises.

Améliorations techniques : définition de rendu, framerate en hausse, et c'est à peu près tout

Car du point de vue de la technique pure, le tour des améliorations apportées par ces versions PS5 des deux jeux est vite bouclé. Du côté visuel, comme cela nous avait été promis avant la sortie de la collection, trois modes d'affichage sont proposés. En lieu et place d'un rendu à 30 i/s en 1080p ou 1440p, respectivement sur PS4 et PS4 Pro (et par extension sur PS5 lorsqu'elle exécute la version PS4 en mode de rétrocompatibilité), on peut ici choisir entre un mode Performance, sélectionné par défaut, faisant tourner les jeux en 1440p à 60 i/s, un mode Qualité en 2160p (4K) natif, et enfin un mode Performance+ en 1080p à 120 i/s pour les heureux possesseurs d'un écran compatible.

© Sony Interactive Entertainment


© Sony Interactive Entertainment

Une fois ces chiffres donnés, on a en vérité déjà dit tout ce que l'on peut dire. Les versions PS5 n'offrent strictement aucune amélioration visuelle supplémentaire à cela. Qu'il s'agisse des textures, de la qualité des modèles 3D, des ombres, de la distance d'affichage, du post-processing ou de tout autre composante graphique, absolument rien n'a changé par rapport à la version PS4 Pro — qui était elle-même déjà identique sur ces points à la version PS4 standard.

Sommes-nous tenté de faire la fine bouche devant l'apparence visuelle des jeux ? Certainement pas. Au contraire, on doit admettre que revoir Uncharted 4 tel quel en 2022 permet de réaliser à quel point ce titre était en avance sur son temps. Cinq ans et demi après sa sortie (printemps 2016), on trouve encore aujourd'hui largement de quoi s'émerveiller sur certaines de ses prouesses techniques, telle la densité de la végétation affichée à l'écran, qui n'a rien à envier à ce que font les cadors de 2021.

Uncharted 4 en mode Qualité. © Sony Interactive Entertainement

Uncharted 4 en mode Qualité. © Sony Interactive Entertainement

Pour autant, les raccourcis et truchements qui avaient été nécessaires pour atteindre un tel foisonnement sur la maigre PS4 sont visibles. Il arrive qu'au détour d'un recoin, on tombe sur une texture dont la fadeur fait tache, sur une ombre à la pixélisation extrêmement grossière, ou autre occurrence de ce genre. C'est certes rare et l'on serait malhonnête de décrire ces raccourcis comme une véritable faiblesse du rendu graphique. Mais ce sont des points sur lesquels une marge d'amélioration existe, et nous aurions aimé que cette marge soit explorée sur PS5 — tout comme on espère encore qu'elle le sera sur la version PC de cette Legacy of Thieves Collection, dont la sortie est attendue au printemps.

Cette ombre est censée être celle d'un palmier, mais évoque plutôt une pièce de Lego… © Sony Interactive Entertainment


Cette ombre est censée être celle d'un palmier, mais évoque plutôt une pièce de Lego… © Sony Interactive Entertainment

Le constat est identique du côté de l'audio qui n'a pas connu plus de retouche que la partie visuelle des jeux. Uncharted 4 et The Lost Legacy faisaient déjà partie des rares titres à proposer un mixage audio 3D très élémentaire, et c'est ce mixage qui est réutilisé tel quel sur PS5. On apprécie certes de pouvoir y goûter cette fois avec n'importe quel casque ou même avec de simples haut-parleurs de téléviseur (sur PS4, l'audio 3D était réservé aux possesseurs du casque officiel PlayStation Platinum), mais on entend bien les limitations qui étaient celles de la console de génération précédente de Sony : le nombre d'objets dynamiques est très limité et leur localisation très approximative. C'est mieux que rien, mais on est très loin de la richesse sonore de Returnal ou de Ratchet & Clank Rift Apart.

Un peu plus qu'un patch, tout de même

À défaut de nouveautés visuelles ou sonores à admirer, c'est donc vers d'autres éléments qu'on doit se tourner pour admettre que ces versions PS5 sont un peu plus que de simples patchs des versions PS4. Élément incontournable de la nouvelle génération de console, le “SSD magique” répond présent avec des temps de chargement quasiment éradiqués. Depuis le menu principal, le lancement d'une partie se fait désormais en quelques secondes seulement, le temps d'un fondu au noir, au lieu de 40 s sur PS4 (et 20 s pour cette même version PS4 jouée sur PS5 en mode de rétrocompatibilité). C'est un supplément de confort indéniable, quoique relativement mineur puisqu'une fois la partie lancée, aucun autre temps d'attente ne se présente jamais.

Uncharted 4 en mode Qualité. © Sony Interactive Entertainment

Uncharted 4 en mode Qualité. © Sony Interactive Entertainment

© Sony Interactive Entertainment


© Sony Interactive Entertainment

Plus intéressante est la prise en charge des fonctions haptiques de la manette DualSense. Sans révolutionner les sensations de jeu, elle les complémente tout de même admirablement grâce à une implémentation étonnamment riche et subtile qui apporte une finesse indéniable dans le ressenti des armes, des véhicules ou des explosions. Rien d'indispensable, mais un petit plus qui finit par nous manquer quand, après s'y être habitué, on revient à la vieillissante DualShock 4.

Enfin, nous nous devons de louer la méticulosité avec laquelle les développeurs se sont attachés à maintenir la qualité de finition des jeux. Par là, nous pensons notamment aux séquences cinématiques, pour la plupart calculées en temps réel par la console, mais dont quelques plans étaient précalculés sous forme de fichiers vidéo sur PS4 (soit pour dissimuler des chargements en arrière-plan, soit pour soulager la charge de calcul du GPU lors des plans de transition). Sur PS5, ces plans sont désormais eux aussi calculés en temps réel ou réencodés pour chacun des modes de performance — c'est-à-dire en 1080p à 120 i/s, 1440p à 60 i/s et 2160p à 30 i/s. Ainsi, on évite les changements brutaux d'apparence ou de framerate lors de ces séquences et le jeu garde une apparence parfaitement constante tout au long de son déroulé.

Un mode 120 i/s fascinant qui redéfinit le caractère “cinématographique” des jeux

Au bout du compte, cela vaut-il vraiment le coup de (re)découvrir Uncharted 4 et The Lost Legacy sur PS5 ? La question ne se pose pas pour celles et ceux qui ne posséderaient qu'un seul de ces deux jeux sur PS4 : ceux-là ont la possibilité d'obtenir une upgrade du titre qu'ils détiennent déjà vers cette Legacy of Thieves Collection, récupérant ainsi le second jeu et les avantages des versions PS5 contre un “simple” billet de 10 €. L'affaire est excellente !

Uncharted: The Lost Legacy en mode Qualité. © Sony Interactive Entertainment

Uncharted: The Lost Legacy en mode Qualité. © Sony Interactive Entertainment

Si l'on possède en revanche déjà les deux titres, ce même billet de 10 € ne donne accès à absolument aucun contenu supplémentaire. Quant à ceux qui n'en possèdent aucun, c'est cette fois 50 € qu'il faudra débourser, un tarif qui peut paraître coquet pour deux jeux de 2016/2017. Le fait est, abstraction faite de ces questions de politique tarifaire, que les modes d'affichage à cadence d'images élevée les habillent remarquablement — d'autant plus que tous les modes atteignent leur framerate cible sans jamais la moindre défaillance. Les avantages des 60 i/s, que ce soit en matière de confort visuel ou de latence réduite, avec ce que cela implique pour la précision de la visée, siéent à merveille à l'action totalement décomplexée d'Uncharted.

Mais c'est bien le mode Performance+ à 120 i/s qui est le plus intéressant à pratiquer, en raison de la façon dont il interagit non seulement avec les phases de gameplay d'action, mais aussi et surtout avec les phases narratives et les séquences cinématiques. Car le savoir-faire de Naughty Dog reste aujourd'hui indétrônable en matière de personnages humains en 3D, et des animations faciales en particulier. Décrivons les choses très simplement : depuis Uncharted 4, le seul et unique jeu à avoir fait mieux sur ce point est The Last of Us Part II.

Uncharted 4 en mode Performance. © Sony Interactive Entertainment

Uncharted 4 en mode Performance. © Sony Interactive Entertainment

Et les 120 i/s donnent à admirer les animations et visages de ces personnages sous une lumière totalement nouvelle. On est presque dérouté par la façon dont tous les micro-détails de ces animations se révèlent : l'élasticité de la peau, la moindre contraction de muscle, le plus petit mouvement des yeux se voient comme sous une loupe. D'un côté, cela permet d'admirer comme jamais la précision affolante de la performance capture et du travail des animateurs. De l'autre, l'ensemble est rendu tellement tangible que ses quelques petits défauts, ses rares artifices et limitations en deviennent plus visibles que jamais — c'est en substance une nouvelle sorte d'uncanny valley qui se dévoile.

La sensation nous évoque celle que l'on a pu ressentir en voyant les derniers films d'Ang Lee, Un Jour dans la vie de Billy Lynn et Gemini Man, dans leurs versions “originales” filmées à 120 i/s, justement. Cette fluidité totale est comme une barrière qui s'efface entre le spectateur/joueur et le monde fictif qui lui est présenté : ce dernier est plus réel que jamais, mais avec pour conséquence une suspension d'incrédulité d'autant plus difficile à maintenir. On est estomaqué par ce qui fonctionne, en même temps que l'on devient incapable d'accepter la moindre imperfection, que ce soit dans les effets spéciaux ou même simplement dans le jeu des acteurs, qui compromet immédiatement notre immersion.

Reste qu'il est parfaitement inédit que ce genre de questionnement soit soulevé par un jeu vidéo — et même de mémoire de joueur PC habitué aux très hautes fréquences d'images, on ne se souvient pas d'un autre titre ayant pu procurer un tel sentiment. C'est une nouvelle démonstration du degré auquel les développeurs de Naughty Dog sont maîtres de leur artisanat, et avaient déjà poussé en 2016 le concept même de “jeu cinématographique” à un niveau encore inégalé à ce jour.

Heureux possesseurs d'un téléviseur compatible 120 Hz, nous vous recommandons donc chaudement de vous essayer aux jeux dans leur mode Performance+ (sans aucune inquiétude, soit dit en passant, pour la qualité d'affichage, car la solution d'anti-aliasing temporel “maison” de Naughty Dog produit d'authentiques miracles et une image 1080p parfaitement agréable, même sur un écran 4K). C'est de loin l'expérience la plus fascinante que propose cette collection.

Adblock test (Why?)


Uncharted Legacy of Thieves Collection sur PS5 : 120 i/s pour une étonnante redécouverte - Les Numériques
Read More

No comments:

Post a Comment

Labo – Série Samsung Galaxy S22 : les performances de l'Exynos 2200 à la loupe - Les Numériques

5 La série Galaxy S22 de Samsung s'appuie sur une nouvelle puce mobile : l'Exynos 2200, successeur d’un Exynos 2100 performant et ...