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Intel continue de proposer de nouveaux processeurs à un rythme effréné. Les Core de 12e génération étrennent les puces hybrides d'Intel. Le but avoué de cette série Alder Lake est de redresser la barre à tous les niveaux, et notamment dans les jeux.
Intel a-t-il le feu aux trousses ? Sept mois seulement après la sortie des processeurs Core de 11e génération qui sortaient seulement dix mois après la 10e gén., voici que la société tenue par Pat Gelsinger sort de ses laboratoires une 12e génération répondant au nom de code Alder Lake. La source de ce rythme effréné puise sa source dans la concurrence. Plutôt tranquille sur le sujet depuis les années 2010, Intel a du faire face à l'arrivée de la première génération de processeurs AMD Ryzen en 2017. Depuis, le géant des microprocesseurs a quelque peu perdu de sa superbe, englué dans son incapacité à faire évoluer correctement ses procédés de gravure et à proposer de vraies nouveautés architecturales.
Alder Lake : nouvelle architecture hybride
Avec Alder Lake, Intel revoit tout. À commencer par son procédé de gravure qui passe au Intel 7, un procédé 10 nm amélioré ; une première pour les processeurs Intel de bureau qui, faute de moyens de production suffisants, restaient cantonnés au 14 nm depuis 2015 — seules les puces pour ordinateurs portables jouissent du 10 nm depuis quelque temps. L'architecture a également été revue, avec le passage à une approche dite hybride, combinant des cœurs hautes performances à des cœurs basse consommation. Ces deux axes d'amélioration doivent permettre à Intel de reprendre la main face à AMD, aussi bien dans le domaine applicatif que celui des jeux vidéo.
Intel a donc développé non pas un, mais deux types de cœurs : les P-Core et les E-Core. Les premiers sont des cœurs hautes performances, utilisés pour les tâches lourdes où les jeux vidéo, par exemple. Les seconds sont pour leur part des cœurs basse consommation qui seront utilisés pour les tâches de fond ou celles qui ne nécessitent pas de puissance.
Les deux types de cœurs n'ont pas tout à fait la même architecture. Les P-Core utilisent l'architecture Golden Cove — le successeur de Willow Cove utilisé sur les ordinateurs portables — et c'est Gracemont pour les E-Core — une architecture basse consommation qui prend la relève de Tremont. Intel a revu nombre de points sur son architecture hautes performances, changeant en profondeur certaines caractéristiques internes au design de son cœur. De quoi annoncer un gain de 19 % sur les performances brutes, à fréquence égale, par rapport aux cœurs des processeurs Core de 11e génération. On note par ailleurs l'exclusivité de l'Hyper-threading aux P-Core, les E-Core en étant démunis.
Mais cette combinaison de deux types de cœurs doit également être bien gérée. Intel a travaillé de concert avec Microsoft pour que Windows 11 gère parfaitement la répartition des tâches — on rappellera que, bizarrement, les processeurs AMD Ryzen ont pâti de ces optimisations dans un premier temps.
Intel a toutefois dédié une couche matérielle supplémentaire à cette gestion des cœurs. Nommée Thread Director, cette technologie permet de consulter périodiquement les tâches — on parle de précision à la nanoseconde près — de manière à envoyer un "rapport" au système d'exploitation pour adapter dynamiquement les flux de données vers les P-Core ou les E-Core.
Une nouvelle plateforme exploitant les dernières normes
Le socket LGA1200 des 10e et 11e générations de processeurs Core est envoyé aux oubliettes. Les processeurs Alder Lake exploitent pour leur part un inédit socket LGA1700. Les puces s'allongent — format rectangulaire — et l'entraxe des points d'accroche pour les systèmes de refroidissement change également. Les utilisateurs qui espèrent réutiliser leur coûteux système de refroidissement devront se tourner vers le fabricant pour savoir s'il propose un kit de fixation compatible LGA1700. Certains fabricants de cartes mères proposent toutefois des doubles fixations, autorisant alors la réutilisation des kits LGA1200. C'est notamment le cas de notre Asus ROG Strix Z690-E WiFi.
Ce nouveau format s'accompagne également de nouveaux chipsets pour cartes mères. Un seul modèle haut de gamme est proposé, le Z690. Des déclinaisons de milieu et d'entrée de gamme suivront dans les mois à venir. Le chipset Z690 apporte avec lui les dernières générations des différentes normes de connectivité. Le réseau filaire est nativement géré en 2,5G, le wifi 6E est de la partie, ou encore l'USB 3.2 Gen 2x2 à 20 Gb/s et le Thunderbolt 4. Le chipset apporte par ailleurs le support d'un maximum de 12 lignes PCIe 4.0 et de 16 lignes PCIe 3.0.
À cela, la plateforme d'Intel ajoute le support de 16 lignes PCIe 5.0, une première dans le domaine grand public. Ces lignes peuvent aussi bien être exclusivement dédiées à la carte graphique (x16) que scindées en deux pour alimenter une carte graphique (x8) et une unité de stockage (x8).
Concernant la mémoire vive, Intel est le premier à proposer une compatibilité avec les modules DDR5. Pour cette première, le support officiel s'arrête à la DDR5-4800, mais la plupart des fabricants de mémoire proposeront des modules plus rapides. Ce support n'est d'ailleurs pas exclusif ; les Core de 12e génération pourront également être utilisés avec de l'ancienne génération de mémoire, la plateforme supportant la DDR4-3200 également — avec là encore, la possibilité de monter plus haut en fréquence dans l'absolu.
Intel profite du passage à la DDR5 pour étrenner les profils XMP 3.0. Pour rappel, les profils XMP permettent à la carte mère de régler automatiquement la mémoire vive selon des profils testés par les fabricants de mémoire vive. Cette troisième révision permet de loger trois profils sur les modules (contre deux sur XMP 2.0) et d'en ajouter deux que l'utilisateur peut renseigner — manipulation réservée aux utilisateurs avertis.
Intel main dans la main avec les overclockers
Intel indique également avoir pris en considération les utilisateurs soucieux de l'overclocking du processeur. Différents leviers ont été mis en place pour aller dans ce sens, la société indiquant par ailleurs que cette 12e génération de CPU Core aurait une belle réserve de fréquence pour les plus bidouilleurs. L'utilitaire Intel Extreme Tuning a été revu pour permettre de jouer en temps réel sur les fréquences de chaque cœur ou groupe de cœurs. L'outil permet également de jouer sur la fréquence mémoire, fréquence qui pourra d'ailleurs être dynamique en étant poussée dans ses retranchements exclusivement lors des tâches lourdes, par exemple. Enfin, l'outil propose une option d'overclocking automatique où le système détecte et règle le processeur au maximum de ce qu'il peut offrir.
Six processeurs Core 12e gen pour commencer
Pour le moment, Intel ne présente que six références de processeurs de bureau. On dénombre en réalité trois références qui sont proposées avec (suffixe K) ou sans circuit graphique intégré (suffixe KF). Cet iGPU est un Intel UHD 770 basé sur l'architecture Intel Xe. On trouve tout en haut les Core i9-12900K et i9-12900KF. Ils embarquent 8 P-Core (16 threads) et 8 E-Core (8 threads). Viennent ensuite les Core i7-12700K et i7-12700KF avec 8 P-Core (16 threads) et 4 E-Core (4 threads). Et enfin les Core i5-12600K et i5-12600KF équipés de 6 P-Core (12 threads) et 4 E-Core (4 threads).
L'ensemble fonctionne à des fréquences maximales comprises entre 4,9 et 5,1 GHz pour les P-Core et entre 3,6 et 3,9 GHz pour les E-Core. Les Core i9 et Core i7 bénéficient par ailleurs du Turbo Boost Max 3.0 qui permet de grappiller 100 MHz lorsque le système de refroidissement le permet.
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Intel a également revu sa manière de communiquer sur la consommation électrique. Le TDP est toujours indiqué (125 W sur l'ensemble des processeurs annoncés ce jour), mais cette donnée — qui correspond à la consommation hors turbo — est complétée par une valeur nommée Maximum Turbo Power (MTP). Là, Intel donne la consommation électrique maximale tirée par le processeur seul. Le MTP des Core i9 est de 241 W, celui des Core i7 de 190 W et celui des Core i5 de 150 W. Au passage, Intel enlève un peu de granularité sur la gestion de la consommation : les processeurs pourront consommer ces valeurs maximales tant que leur température le permet, sans réelle limite de temps fixe (Tau), comme cela était le cas auparavant. Autant dire qu'un très bon système de refroidissement est nécessaire pour tirer le meilleur de ces puces.
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Performances applicatives
Dans le domaine applicatif, les performances des Core de 12e génération sont bonnes, et même très bonnes. En moyenne, le Core i9-12900K se montre 11 % plus rapide que le Ryzen 9 5950X. Une moyenne qui masque toutefois des écarts qui peuvent se montrer bien plus importants sur certains tests, comme lors d'un export vidéo sous Adobe Premiere, où la puce Intel se montre 81 % plus rapide que son homologue AMD. Dans d'autres cas, le Ryzen conserve toutefois une avance, comme sur notre rendu 3D sous Blender (-10 %). On remarque également qu'Intel est parvenu à proposer un processeur 66 % plus rapide que son prédécesseur, le Core i9-11900K ; une différence que l'on n'avait plus vue depuis plusieurs années et qui rappelle le bond en avant de l'architecture Zen des premiers Ryzen d'AMD.
Concernant le Core i5-12600K, les résultats sont là encore très bons, avec une moyenne 37 % plus élevée que celle du Ryzen 5 5600X et 15 % plus élevée que celle du Ryzen 7 5800X. Là encore, la génération précédente est retoquée au rang d'antiquité avec une moyenne 44 % plus élevée sur le 12600K que sur le i5-11600K. De quoi offrir à ce petit Core i5 une moyenne 22 % plus élevée que celle du Core i9-11900K.
Performances gaming
La communication d'Intel avait mis l'accent sur les performances vidéoludiques. Le jeu vidéo était le terrain de chasse d'Intel jusqu'à l'arrivée des Ryzen 5000. Et force est de constater que là encore Intel reprend la main avec brio. En moyenne le Core i9-12900K se montre 9 % plus rapide que le Ryzen 9 5900X et 18 % plus véloce que le Core i9-11900K. Mais là encore, le diable se cache dans les détails. L'avance sur le processeur AMD évoqué peut grimper à 33 % dans le meilleur des cas (Watch Dogs Legion) tout comme on peut se trouver dans une situation inverse, où le Ryzen reprend une petite avance (-4 % sur Godfall et Dirt 5).
Le Core i5-12600K n'est pas en reste et se montre également redoutable pour équiper une machine dédiée aux jeux vidéo. La puce de milieu de gamme fait mieux que n'importe quel Ryzen 5000 et ne se situe qu'à 6 % du Core i9-12900K. Une solution plutôt intéressante pour les joueurs.
Consommation électrique
La consommation électrique est assurément le maillon faible des processeurs Alder Lake. Le Core i9-12900K est annoncé pour consommer jusqu'à 241 watts à lui tout seul. Dans la pratique, nous avons pu vérifier cette valeur, qui porte par ailleurs la consommation électrique totale de notre système à 391 watts en charge. C'est énorme ! Une valeur bien supérieure aux 260 watts requis par la plateforme du Ryzen 9 5950X et même aux 310 watts mesurés sur le Core i9-11900K. Cette gourmandise se traduit également par un dégagement calorifique important. Notre système de refroidissement Corsair H150i Elite LCD a ainsi eu bien du mal à contenir l'échauffement de ce processeur dont la température avoisinait constamment les 90 °C.
L'effort est moins important pour le Core i5-12600K qui se limite à 150 watts à lui tout seul, mais qui porte néanmoins la consommation totale de la machine à 320 watts tout de même. Bien plus que les 232 watts d'un Ryzen 7 5800X, par exemple.
Au final
Les processeurs Intel Core de 12e génération sont des puces rapides, très rapides. Dans le domaine applicatif, elles se paient le luxe de surclasser d'une courte tête les meilleurs Ryzen 5000 d'AMD. Dans les jeux, elles prennent là aussi une avance confortable sur la concurrence. Dans les deux cas, les écarts peuvent être particulièrement marqués sur certains logiciels ou jeux. L'architecture d'Alder Lake est donc clairement efficace et permet à Intel de proposer les meilleures puces du moment.
Mais le tableau n'est pas tout rose. Le passage au 10 nm ne suffit ainsi pas à gommer un défaut déjà constaté sur les générations précédentes : une consommation électrique et un échauffement thermique importants. Des points qui peuvent paraître anecdotiques pour une partie des utilisateurs, mais qui ne préfigurent pas nécessairement que du bon pour les déclinaisons mobiles. Du côté d'AMD, il faut désormais attendre les Ryzen 3D V-Cache au début de l'année 2022 pour voir du neuf et peut-être relancer un match désormais assez serré.
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Intel Core de 12e génération : les processeurs hybrides Alder Lake font une entrée fracassante - Les Numériques
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