Rechercher dans ce blog

Saturday, October 9, 2021

La folle histoire de Mandrake, ou comment une version française de Linux aurait pu devenir la plus populaire du monde - Les Numériques

16

À l'occasion des 30 ans de Linux, retour sur une épopée française fulgurante couronnée de succès à l'international : Mandrake. Une histoire pleine de rebondissements racontée par ses trois fondateurs, Frédéric Bastok, Gaël Duval et Jacques Le Marois.

Nous sommes en juillet 1998. Depuis sa Normandie natale, Gaël Duval, 25 ans, lance sur l'Internet balbutiant un logiciel de sa création, Mandrake. Passionné d'informatique et par les interfaces graphiques, il avait découvert Linux pendant ses études. Le système d'exploitation libre conçu par Linus Torvalds en 1991 est alors un outil pratique puisque complètement adaptable aux besoins de l'utilisateur. Mais il est aussi très complexe, réservé aux bidouilleurs de machines et petits génies de la technique.

Gaël Duval, lui, perçoit très vite l'intérêt de Linux, mais fait un blocage sur son austérité. “À l'époque, pour lire une disquette ou un CD-ROM il fallait taper des lignes de commande”, se souvient-il. Vous connaissez l'adage : sur Internet, si quelque chose n'existe pas, c'est qu'il faut le créer. “Je me disais qu'il y avait un produit intéressant à développer en installant une interface graphique par défaut. Plutôt que de devoir gérer en mode texte et lignes de commande, mettre en place une interface wysiwyg (what you see is what you get) avec tout ce qu'il faut comme applications est plus simple d'utilisation.” C'est ainsi que naît Mandrake, une version de Linux basée sur celle du géant Red Hat, avec une interface KDE. Cette version est plus intuitive, pensée pour plaire au plus grand nombre.

Jacques Le Marois, Frédéric Bastok et Gaël Duval. © Renaud Labracherie


Jacques Le Marois, Frédéric Bastok et Gaël Duval. © Renaud Labracherie

Derrière Mandrake, un trio de passionnés

23 ans plus tard, alors que Linux vient tout juste de fêter ses 30 ans d'existence, que reste-t-il de Mandrake ? Pour le savoir, nous avons réuni les trois têtes pensantes de cette aventure purement française qui a explosé bien au-delà de nos frontières, au gré de rebondissements parfois dignes d'une série Netflix. Nous voici donc dans un café parisien avec Gaël Duval, mais pas seulement.

Ce dernier ne s'est pas lancé tout seul dans l'aventure. Dans un premier temps, sa distribution ne décolle pas. Mais un article sur le site Slashdot, alors très prestigieux dans le milieu, va propulser le jeune homme sur le devant de la scène linuxienne de l'époque. Il reçoit après cela des dizaines d'emails d'autres adeptes ayant apprécié son effort. Parmi eux, un certain Jacques Le Marois.

Le courriel par lequel tout a commencé.


Le courriel par lequel tout a commencé.

“J'avais la passion Linux, j'étais devenu un genre d'évangéliste pour le logiciel libre, raconte ce dernier. J'organisais même des Linux Parties un peu partout en France. Quand Gaël a lancé sa version, je l'ai contacté en lui disant : ‘Pourquoi ne pas lancer une entreprise ?’ De fil en aiguille, on a fini par bosser ensemble.” Jacques Le Marois, 30 ans, dispose déjà d'un peu d'expérience et sait que pour mener à bien ce projet, il faudra une personne en charge de la gestion et de la communication. C'est ainsi qu'entre en scène Frédéric Bastok. Lui aussi linuxien convaincu, cet étudiant en école d'ingénieur de 23 ans est pigiste à ses heures perdues pour des titres comme PC Expert ou ZDnet, mais aussi trésorier d'une association. Il remplit donc les critères de Jacques Le Marois.

Un projet lancé sans même s'être rencontrés

Fin 1998, sans même que les trois hommes ne se soient croisés dans le monde réel, la société MandrakeLinux prend donc forme. La rencontre se fait au moment de signer les papiers, toujours en Normandie. Jacques prend la tête de l'entreprise, Gaël se concentre sur le produit, tandis que Frédéric fait tourner la boutique. Pour le modèle économique, leur choix se tourne rapidement vers la vente de boîtes physiques avec CD-ROM d'installation et manuel d'utilisation. Le tout est très artisanal. Le trio grave les CD-ROM à l'aide d'une machine grand public. Ces derniers sont livrés par Jacques Le Marois lui-même, qui rentre à vélo dans les entrepôts de Surcouf, au beau milieu des camions de livraison. En provenance de Normandie, les boîtes sont quant à elles acheminées par lot de 2000 par Frédéric Bastok et sa voiture.

La fameuse boîte Linux Mandrake. © Renaud Labracherie


La fameuse boîte Linux Mandrake. © Renaud Labracherie

Déjà bien lancé par l'initiative de Gaël Duval, Mandrake prend une autre dimension après la signature aux États-Unis d'un accord avec la société MacMillan (voir la publicité ci-dessous), qui va distribuer le logiciel outre-Atlantique. Tout va très très vite ! Dès sa première année, MandrakeLinux est rentable. “On faisait des levées de fonds tous les trois mois en doublant la valorisation de la société, avec des investisseurs parfois prestigieux comme Iliad, la société de Xavier Niel”, détaille Jacques Le Marois.

La force de cette version de Linux, c'est sa facilité d'installation. D'ailleurs, les premiers recrutements d'ingénieurs sont dédiés au développement de l'installeur maison. En quelques mois, Mandrake devient l'une, si ce n'est LA distribution Linux la plus populaire au monde. L'entreprise croît avec les chiffres. Son succès international lui permet de dépasser la centaine de salariés en un rien de temps.

Mais les trois hommes sont inexpérimentés et les problèmes vont arriver très rapidement, au gré des entrées d'investisseurs au capital de la société. Afin de mener les opérations, le trio se met donc en tête de recruter un directeur général avec un peu plus de bouteille. Mais les profils ne collent pas vraiment aux attentes. “L'un d'eux était arrivé en disant : ‘OK, je viens, mais je prends les clés de la boîte, toutes les places au conseil d'administration. Je suis indéboulonnable, merci, au revoir’, relate Frédéric Bastok. On a préféré passer notre tour.” D'autres ont tenté l'expérience de manière plus classique, permettant notamment de structurer l'activité commerciale, “mais s'intégrer dans ce genre de start-up un peu bordélique à l'époque n'était pas évident, et ça ne s'est pas toujours bien passé”.

Tout cela n'entrave pas la folle ascension de Mandrake. Au point qu'à l'arrivée du nouveau millénaire, une introduction en Bourse sur le nouveau marché est envisagée avec une valorisation à 200 millions d'euros “alors que la boîte faisait des pertes”, ironise Jacques Le Marois. Mais au moment de mener à bien ce projet très ambitieux, le manque de confiance du trio repointe le bout de son nez. “On a un investisseur qui connaissait quelqu'un dans la Silicon Valley, Henri Poole. Il avait déjà monté une société — qui par ailleurs avait fait faillite, ça aurait dû nous mettre la puce à l'oreille. Il s'est dit prêt à devenir CEO de Mandrake. Il est arrivé à Paris en 2000, et là c'est parti en vrille”, poursuit Jacques Le Marois.

Voitures de fonction, NASDAQ et voyages en Concorde

L'homme d'affaires débarque ainsi à la tête de la jeune société avec un appétit tout américain et fait exploser les dépenses. “Il est arrivé avec six personnes mieux payées que les PDG de France Télécom ou la SNCF à l'époque”, se remémorent notre trio français. Pour gérer l'informatique interne, l'ancien directeur des systèmes d'information (DSI) du groupe Boston Consulting est par exemple débauché. “À l'époque, on avait une trentaine de développeurs, lui ne savait pas faire en dessous de 500 personnes”, grince Frédéric Bastok.

“Il y avait cinq voitures de fonction. Ils ont augmenté tous les salaires, on a même failli acheter un hôtel particulier dans le Marais”, renchérit Jacques Le Marois. Henri Poole, qui dispose par ailleurs d'un appartement de fonction en plein cœur de Paris, est même suspecté de faire des allers-retours Paris-New York en Concorde aux frais de l'entreprise, tandis que des rumeurs autour de l'achat d'une église à San Francisco remontent aux oreilles de Jacques Le Marois. Le projet d'introduction en Bourse, quant à lui, est stoppé. La raison ? “Ils voulaient viser le NASDAQ.”

Jacques Le Marois et Frédéric Bastok. © Renaud Labracherie


Jacques Le Marois et Frédéric Bastok. © Renaud Labracherie

Pendant que les coûts décollent, le modèle économique de Mandrake doit évoluer. L'ADSL commence à faire ses premiers pas, les gens se mettent à télécharger en masse le logiciel, toujours en libre accès en ligne, et les ventes de boîtes s'effondrent. Pour se renouveler, la nouvelle direction envisage tout bonnement de changer de business. “Exit Linux et compagnie, ils voulaient faire un leader mondial d'e-learning. Toutes les équipes ont été mobilisées pour ça. Ils ont cramé tous les millions d'euros qu'on avait levés.” Jusqu'au jour où l'un des consultants en vienne à conseiller à Jacques de faire attention, “parce que la boîte allait droit dans le mur”. La démarche va pourtant jusqu'à l'organisation d'un team building avec les salariés de l'entreprise visée pour un rachat. “15 jours plus tard, on virait Henri Poole et on a immédiatement stoppé le rachat avec la boîte en question, qui évidemment nous a collé un procès.”

Grand ménage

Cette parenthèse va laisser d'énormes traces sur l'entreprise, qui ne va jamais réellement s'en relever. “En trois jours, j'ai dû virer 50 personnes, se souvient Frédéric Bastok, amer. On a été entre 130 et 150 personnes au maximum, et là on redescendait à environ 70.” Pour sauver la face, la société s'introduit finalement en Bourse début août 2001 sur le marché libre, “le plus pourri de la place de Paris” selon Jacques Le Marois. Mais les levées de fonds consécutives sont loin d'être suffisantes et les trois hommes vont jusqu'à demander de l'argent à leur propre famille. “Mon beau-père continue à me faire des remarques régulièrement !”, s'amuse l'un d'eux.

Les salaires sont eux aussi largement revus à la baisse pour les employés, mais également les fondateurs. Frédéric Bastok se souvient d'un passage de 5000 € par mois au Smic : “D'un mois sur l'autre, je ne pouvais même plus payer mon loyer.” Des appels au don sont lancés, les Mandrakthon, et un embryon de nouveau modèle économique est trouvé avec le Club Mandrake, un système d'abonnement qui permet aux utilisateurs de soutenir le projet en payant un abonnement d'une quarantaine d'euros annuel en échange de quelques contenus supplémentaires. Un genre d'ancêtre du freemium. Pendant ce temps-là, la distribution continue son bonhomme de chemin, de version en version, toujours avec une certaine popularité, et surtout une solidité technique qui ne se dément pas.

Mais toutes les manœuvres citées précédemment n'ont permis que de retarder l'échéance. Début 2003, la société est contrainte au dépôt de bilan. Un moyen de geler les dettes le temps de trouver les ressources pour rebondir. C'est à ce moment-là que François Bancilhon, “un entrepreneur avec de la bouteille”, rejoint à son tour l'entreprise pour en prendre les rênes. Mais là encore, la mayonnaise ne prend pas vraiment. “François ne savait pas vraiment quoi faire pour gagner de l'argent, commente Frédéric Bastok. Et en réalité, je ne le blâme pas. C'était difficile, on ne trouvait pas de business model viable. On a essayé des choses, mais ça a juste épuisé les équipes. Il y avait 5000 projets en même temps, rien ne fonctionnait vraiment...”

L'une des pistes du nouveau DG consiste à servir en priorité les gens qui payent, laissant un peu de côté l'ouverture du produit d'origine. Une erreur de plus, car pendant que Mandrake se ferme, un concurrent de taille plus ouvert que jamais entre dans la danse. “Ubuntu faisait ses premiers pas avec bien plus de financements que nous et une approche extrême : non seulement il diffusait sa distribution gratuitement, mais il envoyait également les CD d'installation gratuitement.”

Les capitaines quittent le navire

C'est en 2004 que le trio commence à se déliter. Frédéric Bastok, épuisé par des années de galères à devoir tout gérer depuis Paris, quitte le navire tout en restant au conseil d'administration. “À un moment, j'en ai eu ras le bol, lâche-t-il. Il ne faut pas oublier que c'était ma toute première expérience. J'ai dû licencier des gens que j'appréciais, l'équipe elle aussi était jeune. Humainement c'était difficile, parfois on ne savait pas si on allait pouvoir payer les gens au mois le mois…”

Les choix hasardeux se poursuivent avec l'acquisition en 2005 de Connectiva, le leader brésilien de la distribution de Linux, “censé être à l'équilibre, mais qui s'est avéré être un gouffre financier”, s'étouffe Jacques Le Marois. À l'occasion de ce rachat, Mandrake change de nom et devient Mandriva. Mais là encore, ce changement présage des déboires insoupçonnés. La société est en fait en procès depuis 2000 avec l'éditeur américain Hearst, qui détient les droits sur le personnage de Mandrake le magicien. Une procédure très longue et que la jeune entreprise a eu du mal à gérer. “C'est moi qui avais reçu la lettre des avocats en 2000. Ils nous promettaient le bûcher, se remémore Frédéric. Ils nous disaient en substance : ‘On vous laisse 30 jours pour transférer toute votre trésorerie à Hearst’. Ça nous a pourri la vie pendant des années, jusqu'à ce qu'on finisse par perdre.”

Frédéric Bastok et Gaël Duval. © Renaud Labracherie


Frédéric Bastok et Gaël Duval. © Renaud Labracherie

La débandade continue en 2006, année où Gaël Duval, celui qui avait mis Mandrake sur pied depuis la maison de ses parents en Normandie, est licencié de la société dans une optique de réduction des coûts. Jacques Le Marois finit par démissionner lui aussi la même année pour se consacrer à un autre projet lancé presque en même temps que Mandrake : Geneanet, un site conçu pour les passionnés de généalogie permettant de constituer son arbre à partir de bases de données alimentées par la communauté.

Mandriva va poursuivre sa route pendant une décennie sans son trio de cofondateurs. Comme toujours, les projets se multiplient, les entrées d'investisseurs étrangers plus ou moins fiables également, ainsi que les rachats d'entreprises pour diversifier le business model. Mandriva fait du support Linux, édite des logiciels d'administration… Certains développeurs s'échappent pour aller créer leur propre fork, Mageia, qui existe d'ailleurs encore aujourd'hui. Un autre projet similaire, Open Mandriva, est créé quand la société abandonne pour de bon sa distribution et son business d'origine.

En 2015, Mandriva finit par mettre la clé sous la porte. Ironiquement, ce ne sont pas des problèmes liés aux activités de l'entreprise qui causent sa chute. À l'époque, une dizaine de salariés y travaillent encore. “Ils ont licencié deux ou trois personnes pour une raison inconnue, se sont pris un procès aux prud'hommes et ont été condamnés, explique Frédéric Bastok. Le montant des indemnités était supérieur à la trésorerie de la boîte. Ils ont été obligés de se mettre en faillite.”

à lire également :

Après la pluie…

Hors-jeu depuis plusieurs années déjà, notre trio s'est quant à lui consacré à de nouvelles aventures. Âgé de seulement 28 ans après sa démission, et malgré un CV comprenant la création d'une société au succès international, Frédéric galère. “Le profil créateur d'entreprise n'était pas du tout valorisé comme aujourd'hui à l'époque, regrette-t-il. J'essayais de trouver du boulot, mais les recruteurs n'arrivaient pas à me mettre dans une case parce que j'avais fait plein de choses très diverses. On me disait : ‘Vous n'êtes pas commercial, pas marketeux, pas développeur, vous êtes trop jeune pour être DG…’” Il finit par trouver un job dans une start-up développant des outils RH. C'est encore dans ce domaine qu'il travaille aujourd'hui, en tant que directeur général cette fois.

De son côté, Jacques mène encore de nos jours la barque Geneanet. “La généalogie est un monde très similaire à celui de l'open source, s'enthousiasme-t-il. Il y a beaucoup de partage, une communauté très active. On a des membres qui numérisent des dizaines de milliers de tombes pour permettre aux autres de retrouver leurs ancêtres.”

Quant à Gaël Duval, l'après-Mandriva a été constitué d'autres projets innovants, avec parfois des destins un peu trop proches de ses précédentes aventures. Ce fut par exemple le cas d'Ulteo, une entreprise spécialisée dans la virtualisation de poste de travail. “Ça a super bien démarré, puis je me suis fait avoir par des fonds d'investissement ! Je n'avais pas encore appris ma leçon. On était sur un modèle B2C qui marchait super bien au début, puis on m'a demandé d'aller vers du B2B, un genre de Citrics open source. On a fait trois ans de recherche et développement (R&D) pour rien et, au final, on n'a jamais pu financer le projet.”

Fin 2017, Gaël revient à ses premières amours avec Eelo, un projet d'OS mobile open source, dégooglisé et accessible au plus grand nombre, depuis renommé /e/. Une aventure prometteuse qui dure encore aujourd'hui, et que nous avons largement évoquée dans nos colonnes.

à lire également :

Des souvenirs, des regrets et des fiertés

Que retenir de l'épopée Mandrake ? Tant d'années plus tard, il est difficile d'imaginer l'envergure du projet à la fin du XXe siècle. Nous parlons pourtant de l'un des projets français les plus populaires au monde dans l'ère encore toute jeune de l'informatique. “L'idée d'origine, c'était un Linux pour les particuliers, pas les entreprises, pas les geeks. La réalité, c'est que Linux sur le desktop, ça n'a jamais vraiment décollé. Donc, aussi bon pouvait être notre projet, ça n'a jamais pu prendre”, analyse Frédéric Bastok.

“L'autre truc, c'est aussi qu'on n'est pas Américains. Ça a joué énormément. Des Français dans le monde du logiciel, à l'époque, ce n'était pas du tout une valeur sûre. Ubuntu a fait un deal avec Dell, par exemple ; nous, on aurait jamais pu faire ça. On était pris entre le gros poisson américain Red Hat, Suse le concurrent allemand qui, lui, avait une vraie grosse filiale aux États-Unis et qui s'est plutôt bien débrouillé. Nous, on a jamais réussi à signer de vrais accords significatifs avec des grosses boîtes.”

Reste les souvenirs, les anecdotes, les fiertés. Les fanatiques du logiciel libre qui fustigeaient Mandrake pour son approche business, y compris en interne par exemple. “On avait un administrateur réseau qui avait configuré le serveur de mail de sorte que dès qu'on recevait un fichier Word, il renvoyait un message d'insultes à la personne en expliquant qu'il ne fallait pas envoyer de formats propriétaires”, s'amuse le trio. Mais dans l'ensemble, la communauté était “fantastique” et la cote d'amour est encore intacte dans le cœur de certains. “Je suis passé dans certaines boîtes où le premier truc que me disaient les devs, c'était : ‘Eh, t'as créé Mandrake’, alors que certains n'étaient quasiment pas nés à l'époque”, se souvient un Frédéric souriant.

L'aventure a aussi fait des petits. Sur les piliers posés par Mandrake, des sociétés sont nées, des projets ont vu le jour, des anciens employés ou stagiaires ont éclos pour partir vers des horizons plus prestigieux (ou diaboliques, selon le point de vue) encore : Intel, Google ou même, ironie suprême, Microsoft.

La leçon à retenir pour les trois hommes est résumée par Gaël Duval : “Si vous êtes jeune et que vous voulez entreprendre, il ne faut surtout pas lâcher votre vision d'origine. Ne vous laissez pas influencer par les gens qui ont de l'expérience. Faites-vous accompagner, mais gardez le contrôle, surtout si vous êtes sur quelque chose de très innovant.”

Adblock test (Why?)


La folle histoire de Mandrake, ou comment une version française de Linux aurait pu devenir la plus populaire du monde - Les Numériques
Read More

No comments:

Post a Comment

Labo – Série Samsung Galaxy S22 : les performances de l'Exynos 2200 à la loupe - Les Numériques

5 La série Galaxy S22 de Samsung s'appuie sur une nouvelle puce mobile : l'Exynos 2200, successeur d’un Exynos 2100 performant et ...