Le début d’année 2022 restera à jamais marqué par l’annonce par Microsoft de son intention de racheter Activision Blizzard. Il s’agit bien pour l’instant d’une intention qui doit encore être examinée par plusieurs organismes de régulation, dont la Federal Trade Commission des États-Unis, ce qui n’est pas anodin.
La question d’un quasi-monopole sur la table
Alors que ce genre de rachat est habituellement étudié par le département de la Justice, c’est la FTC (Federal Trade Commission, commission fédérale du commerce) qui étudiera finalement le dossier du rachat d’Activision Blizzard par Microsoft. Ces informations sont une fois de plus issues des sources de Bloomberg.
La FTC va donc étudier de près le dossier, ce qui n’est pas une bonne nouvelle pour Microsoft lorsqu’on connaît les positions assez sévères de la commission envers ce genre de processus. Il s’agira ici de trancher pour déterminer si Microsoft sera en position monopolistique après cette acquisition.
Comme l’a intelligemment rappelé Microsoft dans son communiqué lors du rachat, le groupe ne sera finalement que le troisième mondial dans le domaine du jeu vidéo à l’issue du rachat, mais ne cache pas ses ambitions pour aller plus loin à l’avenir, avec davantage de rachats de studios prévus à l’avenir.
La FTC vue comme une institution moins souple
La FTC devra donc se prononcer sur ce rachat et déterminer le risque de nuisance aux rivaux de Microsoft dans le cas où les jeux Activision Blizzard seraient exclusifs à l’écosystème Xbox.
Pourtant, Microsoft a tenu à être rassurant dans les jours qui ont suivi l’annonce. Le patron de Xbox, Phil Spencer, a confirmé que les engagements seraient tenus.
J’ai confirmé notre intention d’honorer tous les accords existants lors de l’acquisition d’Activision Blizzard et notre désir de garder Call of Duty sur PlayStation. Sony représente une partie importante de notre industrie et nous apprécions notre relation.
Cette formulation basée sur un « désir » laisse pourtant de nouvelles questions derrière elles, et beaucoup se demandent ce qu’il adviendra des jeux Call of Duty une fois les derniers accords tombés. Pour l’instant, Microsoft se garde bien de figer dans le marbre quoi que ce soit et il ne fait aucun doute que les experts mandatés par la FTC tenteront de faire la lumière sur les ambitions de Microsoft sur le sujet, voire de récupérer des garanties au passage.
Comme le rapporte Bloomberg, le gouvernement Biden a placé à la tête de la FTC une juriste spécialiste en droit de la concurrence en la personne de Lina Khan. En décembre dernier, la commission a d’ailleurs intenté une action en justice pour bloquer le rachat d’ARM par NVIDIA, craignant que ce rachat de 40 milliards nuise à la compétition entre les différents acteurs, en particulier au niveau des datacenters et des puces des ordinateurs de voitures. Fin janvier, Bloomberg indiquait d’ailleurs que NVIDIA serait prêt à abandonner cette transaction historique.
Reste à voir quelle position adoptera la FTC sur ce dossier dans les semaines à venir, mais on sait déjà que Microsoft semble assez sûr de son coup. Selon Reuters, Microsoft s’est engagé à payer 3 milliards de dollars de frais en cas d’échec du rachat, ce qui laisse imaginer le niveau de confiance dans la société pour aboutir à une approbation des autorités antitrust.
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