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À quelques semaines de son lancement, nous avons pu essayer la formule "RTX 3080" de GeForce Now. La déclinaison haut de gamme du service de Nvidia montre le cloud gaming capable de prouesses insoupçonnées, et laisse la concurrence loin derrière elle.
Lorsque, à l'orée de l'année 2020, Nvidia a lancé la version "1.0" de son service de cloud gaming GeForce Now, l'entreprise a fait moins de vagues que Google avec sa plateforme Stadia, ou même Microsoft avec son Xbox Game Pass Ultimate. Pourtant, depuis lors — et malgré des premiers mois un peu chaotiques —, c'est bien le caméléon vert qui fait évoluer son offre au rythme le plus constant et assuré. Et à partir d'aujourd'hui 2 décembre 2021, le service connaît l'évolution la plus importante de sa jeune histoire.
Avec la nouvelle formule d'abonnement RTX 3080, dont les premiers accès sont ouverts en Europe à compter de ce jour, GeForce Now propose une offre haut de gamme, en phase avec son époque : à l'heure où cartes graphiques et consoles de nouvelle génération, gravement affectées par la pénurie mondiale de puces électroniques, sont encore des denrées extrêmement rares, proposer aux joueurs de "louer" un PC dernier cri dans le cloud est peut-être le meilleur moyen de répondre à leurs désirs inassouvis de next-gen. Nous avons pu essayer cette nouvelle offre en avant-première.
GeForce Now RTX 3080, qu'est-ce que c'est ?
Commençons par un petit tour du propriétaire des avantages associés à la formule RTX 3080. La première concerne tout simplement la qualité maximale du flux audio/vidéo transmis à l'utilisateur. Alors que GeForce Now s'arrêtait jusqu'à maintenant au 1080p à 60 Hz, la nouvelle offre fait grimper tous les curseurs — avec quelques variances selon la plateforme "client" utilisée. Sur PC ou Mac avec l'application GeForce Now native, on passe ainsi au 1440p à 120 Hz, tandis que les boîtiers Nvidia Shield TV ont droit quant à eux à du 2160p à 60 Hz avec HDR. L'audio n'est pas en reste, avec une prise en charge du son surround en 7.1, au lieu du 5.1 au mieux jusqu'à maintenant.
Prix de lancement 159.99 €
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Fonctionnement du tableau de prix
La compatibilité 120 Hz en particulier est notable, car elle est à ce jour unique à GeForce Now dans le paysage du cloud gaming. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que Nvidia s'y essaye : cette fréquence de rafraîchissement avait été proposée un temps pendant la phase de bêta du service — mais avec une définition limitée au 720p.
Pour soutenir tout cela, Nvidia met à disposition des joueurs une puissance de calcul extrêmement généreuse. Chaque session est instanciée sur un serveur Nvidia de nouvelle génération baptisé Superpod, équipé d'un GPU Nvidia A10G et d'un CPU AMD Threadripper Pro 3955WX. Du premier, chaque utilisateur se voit allouer des ressources graphiques à peu près équivalentes à celles d'une carte RTX 3080 — d'où le nom de la formule d'abonnement, bien sûr. Le second est quant à lui "coupé en deux", chaque joueur ayant ainsi accès à 8 cœurs/16 threads à 3,9 GHz en fréquence de base. L'ensemble est complété par 24 Go de mémoire vive — bien plus que ce que n'importe quel jeu récent pourrait demander —, et un stockage sur SSD PCIe Gen 4.
Une configuration tout à fait premium donc… proposée à un prix premium : il faut compter 99,99 € pour 6 mois d'accès à la formule. Le tarif peut certes être relativisé en imaginant ce que coûterait à l'achat un PC de configuration équivalente. Comme toujours avec GeForce Now, ce prix n'inclut aucun jeu ; les titres du catalogue doivent être achetés sur une boutique PC (Steam, Epic Games Store, GOG, Ubisoft Connect, EA Origin…) avant de pouvoir être joués — exception faite bien sûr des jeux free-to-play.
Enfin, cela va sans dire, une connexion internet très robuste est conseillée pour profiter au mieux de la formule. Nvidia recommande un débit descendant supérieur à 50 Mb/s, un ping au serveur inférieur à 40 ms, et un taux de perte de paquets inférieur à 1 %. Étant donné l'orientation haut de gamme de cette formule, et le temps limité dont nous avons disposé pour nos tests, nous avons fait le choix de les réaliser sur des connexions fibre optique "idéales" (1 Gb/s, ping de 3 ms, aucune perte de paquet).
Des performances en jeu de tout premier ordre
Derrière tous les chiffres, Nvidia promet que la configuration GeForce Now RTX 3080 offre des performances en jeu "trois fois supérieures à celles d'une Xbox Series X", rien que ça. L'affirmation est légèrement hyperbolique à notre sens : nos expériences placent plutôt l'ordre de grandeur à un facteur légèrement au-dessus de 2… ce qui est déjà colossal, on en convient. La configuration n'a absolument aucun mal à faire tourner n'importe quel jeu, même parmi les plus gourmands, à 60 i/s ou plus — d'autant plus que l'on bénéficie également, sur les jeux concernés, des avantages fonctionnels de l'architecture Ampere que sont l'accélération très efficace du raytracing, et aussi, voire surtout, le DLSS.
Dans les faits, les jeux tournent dans des conditions qui ont bien de quoi faire rougir les consoles new-gen — et l'on ne parle même pas des services de cloud gaming concurrents. Quand Guardians of the Galaxy sur Xbox Series X ou PS5 doit se contenter du 1080p et sacrifier le ray-tracing pour n'atteindre qu'un 60 i/s très imparfait, aucun de ces compromis n'est ici nécessaire. Quand Shadow of the Tomb Raider sur ces mêmes consoles plafonne à 60 i/s, on parvient sans trop de peine, avec l'aide du DLSS, à lui faire taquiner les 120 i/s sur notre pseudo-RTX 3080. Quant à Control, encore aujourd'hui l'une des plus belles démonstrations de ce que le raytracing peut apporter à l'attrait visuel d'un jeu, la version du jeu à laquelle on peut jouer sur GeForce Now ridiculise purement et simplement le portage Stadia.
Le seul petit reproche que l'on peut faire à la configuration mise à notre disposition est une partie CPU un rien sous-dimensionnée par rapport au reste. Quels que soient les efforts que l'on fait pour optimiser au mieux les paramètres graphiques de ses jeux — un luxe réservé, soit dit en passant, à la formule RTX 3080 de GeForce Now, la seule qui permette de sauvegarder ses paramètres graphiques personnalisés d'une session à la suivante —, il n'est pas toujours aisé, voire possible, d'éviter les scénarios où le CPU est le goulot d'étranglement des performances, avec ce que cela implique en termes de saccades. C'est évidemment surtout vrai lorsque l'on essaie d'atteindre les 120 i/s constants sur des jeux "AAA" récents, comme on peut le voir sur les benchmarks ci-dessous. La quête des 120 i/s stables est donc plutôt à réserver aux jeux typés compétitifs/e-sport.
Compression vidéo : un 1440p plus convaincant que certaines images "4K"
Ces merveilles visuelles ne seraient évidemment rien si elles étaient dissimulées par une compression vidéo de mauvaise qualité, mais sur ce domaine aussi, GeForce Now fait figure de premier de la classe dans le monde du cloud gaming. Quand bien même le débit binaire maximal (50 Mb/s) n'augmente pas par rapport aux versions 1080p du service, l'encodage reste suffisant pour produire une image très satisfaisante, que ce soit en 1440p/120 Hz ou en 2160p/60 Hz. On repère certes un peu de postérisation dans les zones sombres et les dégradés, un peu de macroblocking dans les zones à haute fréquence de détails et très animées, mais l'ensemble reste tout à fait regardable.
La comparaison avec Stadia fait encore une fois très mal au service de Google : non seulement GeForce Now propose un encodage bien plus stable (voyez l'absence de mouvements parasites dans la comparaison vidéo ci-dessous — réglez bien le lecteur en 4K pour que les artefacts ne soient pas écrasés par la compression YouTube), mais il atteint aussi une netteté qui, même en 1440p, n'a pas grand-chose à envier au "4K" de Stadia…
La latence vire à l'imperceptible
Mais les avantages de la nouvelle formule ne se résument pas à de la puissance brute. Ils apportent en sus de cela quelques nouveautés technologiques, au premier plan desquelles le système Adaptive Sync. Il est à imaginer en substance comme un "G-Sync à l'envers" : le client GeForce Now rapporte au serveur des informations sur le timing exact du rafraîchissement de l'écran de l'utilisateur, et le serveur utilise ces informations pour synchroniser son GPU, qui génère et envoie chaque image au moment le plus opportun possible.
L'intérêt du système est double. D'une part, il permet d'éviter que des désynchronisations causent des sauts d'image sur l'écran malgré une connexion parfaitement stable — un problème qui, il est vrai, peut survenir occasionnellement sur les versions précédentes de GeForce Now. D'autre part, et surtout, il permet de réduire drastiquement la latence, qui atteint désormais des valeurs tout bonnement inespérées.
Pour vérifier cette promesse, nous avons entrepris de mesurer sur plusieurs jeux la latence système totale ("click-to-pixel") entre l'appui sur le bouton d'une manette et la répercussion de l'action à l'écran, le tout en utilisant un écran dont la latence intrinsèque est négligeable (un téléviseur LG CX, dont l'input lag est inférieur à une image, aussi bien à 60 Hz qu'à 120 Hz). Cette latence totale dépend des conditions dans lesquelles on fait tourner son jeu : à 60 ou 120 i/s, avec ou sans synchronisation verticale… Mais le résultat est dans tous les cas extrêmement impressionnant.
Shadow of the Tomb Raider est un excellent terrain d'expérimentation, puisqu'il nous permet de faire des comparaisons directes entre GeForce Now, Stadia, un PC local équipé d'une "véritable" RTX 3080 et une Xbox Series X. Comment GeForce Now RTX 3080 se classe-t-il au milieu de tout ça ? En 120 Hz avec synchronisation verticale, il accroche la deuxième position, juste derrière le PC… à seulement 3 ms d'écart (53 contre 50 ms). Autant dire que la différence manette en main est tout bonnement imperceptible. On ne peut pas en dire autant pour la Series X (98 ms), et encore moins pour Stadia (110 ms), qui proposent des contrôles très sensiblement moins vifs.
On peut alors se dire que la différence est principalement due au fait que ces deux dernières plateformes font tourner le jeu à 60 i/s seulement, et que sur un écran 60 Hz l'écart se resserrerait. Ce n'est vrai que dans une mesure très marginale : à 60 Hz, la latence sur GeForce Now ne monte qu'à 62 ms, à égalité parfaite avec un PC local (!!). Il faut certes accorder une excuse à la Xbox Series X : elle ne fait tourner Shadow of the Tomb Raider qu'en mode de rétrocompatibilité Xbox One — même après son patch next gen — et ne fait donc pas plein usage de ses capacités ; on sait la console capable de proposer une latence bien plus basse sur des jeux véritablement optimisés. Stadia, en revanche, ne dispose d'aucune circonstance atténuante.
Sur un jeu esport comme Rocket League, les ordres de grandeur sont identiques. Sans synchronisation verticale, GeForce Now RTX 3080 a pu nous assurer des latences de 46 et 53 ms respectivement à 120 et 60 i/s, soit une différence par rapport au PC local négligeable dans le premier cas, et nulle dans le second. Jouer dans le cloud à un jeu multijoueur sans devoir subir le moindre désavantage compétitif par rapport à ses adversaires, c'est désormais une réalité.
Reste finalement une unique situation où le PC local bénéficie toujours d'un avantage significatif par rapport au cloud… et c'est un avantage fourni par Nvidia lui-même, à savoir la technologie Reflex. Avec le jeu Ghostrunner par exemple, activer le mode Reflex+Boost à 120 Hz sur PC permet d'atteindre une latence système de 19 ms seulement, qui reste bien cette fois dans le domaine de l'inaccessible pour le GeForce Now. Non que ce dernier ait de quoi se sentir honteux pour autant : à 44 ms de latence, il propose toujours une expérience de jeu remarquablement réactive.
Difficile d'exagérer à quel point ces chiffres sont époustouflants, et même inespérés. On s'en trouve d'ailleurs malheureux de devoir admettre que la sorcellerie qui les rend possibles n'est pas sans une toute petite contrepartie. En effet, le fonctionnement de la technologie Adaptive Sync a pour conséquence le fait que la sortie du GPU, puisqu'elle cherche uniquement à se synchroniser avec le client, ne s'occupe plus vraiment de se synchroniser avec le jeu lui-même — c'est d'ailleurs pour cette raison qu'il est capital d'utiliser exclusivement les options du client GeForce Now pour choisir d'activer ou non la v-sync, et de toujours laisser le paramètre v-sync du jeu lui-même désactivé, pour obtenir les meilleures performances possibles. En conséquence, l'animation du jeu n'est pas toujours parfaitement régulière, même lorsque ce dernier atteint bien les 60 ou 120 i/s (lorsque l'on tourne la caméra, par exemple, le pas de rotation entre chaque image est légèrement variable). De cela, il découle que l'impression de fluidité donnée n'est pas tout à fait équivalente à celle du jeu en local. C'est le petit prix à payer pour atteindre cette latence inouïe.
Le jeu en "local" reste toujours la référence
Ce n'est d'ailleurs pas le seul point sur lequel le jeu en local garde une indéniable supériorité. Il y a bien sûr en premier lieu la compression vidéo qui, quels que soient les éloges qu'on a pu lui adresser plus haut, reste encore à bonne distance de la transparence. On se doit aussi d'évoquer quelques lacunes fonctionnelles plus ou moins minimes : GeForce Now ne sait pas (encore ?) fonctionner en tandem avec les écrans VRR/G-Sync ; les vibrations des manettes sont gérées de manières incomplètes (pas de prise en charge des gâchettes à impulsion sur les manettes Xbox), voire pas prises en charge sur Shield TV ; la compatibilité audio s'arrête au 7.1 et n'inclut pas les formats tridimensionnels (Dolby Atmos, DTS:X, Windows Sonic), y compris dans leurs versions virtualisées pour casques ; on peut être frustré par les contraintes arbitraires imposées sur certaines options visuelles selon le client utilisé (voir encadré)...
Bref, les joueurs les plus exigeants préféreront toujours jouer sur leur carte graphique rien qu'à eux, ou même sur une console de nouvelle génération, à même de garantir une expérience de jeu constante et immaculée en toute circonstance. Il n'empêche : du jour au lendemain, Nvidia semble avoir pris de vitesse tous les acteurs du cloud gaming, et fait entrer le jeu en streaming à la demande dans une nouvelle ère technique. Oui, GeForce Now RTX 3080 pourrait bien être en mesure de rendre le jeu next-gen accessible à tous sans le poids de l'achat de matériel dédié… et peut-être même sans le poids de la pénurie qui rend ledit matériel introuvable dans les rayons des revendeurs... Ce dernier point reste à l'heure qu'il est en suspens. Nvidia a déjà prévenu que les accès à la formule RTX 3080 ne seront ouverts que progressivement, et que seuls les tout premiers à avoir "précommandé" leur abonnement sont assurés d'être servis dès le premier jour. Quel sera le rythme du déploiement par la suite, et parviendra-t-il à suivre la demande ? Bien malin qui saurait le prédire.
GeForce Now
Disponible sur Windows, Mac et appareils Android, GeForce Now centralise votre bibliothèque de jeux vidéo, quelle que soit la plateforme dont il provient : Steam, Origin, Ubisoft Connect - UPlay ou Epic Games Launcher.
- Version : 2.0.29
- Téléchargements : 76
- Date de sortie : 12/11/2021
- Auteur : NVIDIA
- Licence : Licence gratuite
- Catégories : Jeux
- Système d'exploitation : Android, Service en ligne Tous navigateurs Internet, Windows 7/8/8.1/10/11, macOS
Prise en main – Geforce Now RTX 3080 : le cloud gaming fait un grand bond en avant - Les Numériques
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