Des astronomes ont détecté pour la première fois un trou noir dans un très jeune amas d’étoiles en dehors de notre galaxie, grâce à une méthode promettant de nouvelles découvertes de ces objets difficiles à cerner, révèle une étude, jeudi 11 novembre.
« Il y a tant de trous noirs dans l’Univers, mais nous ne les connaissons pas parce que nous ne pouvons pas les voir », a expliqué Sara Saracino, astrophysicienne à l’Institut de recherche en astrophysique de l’université de Liverpool, au Royaume-Uni. La couleur noire qu’on leur attribue ne traduit que le fait que ces astres sont, par définition, invisibles. Leur force gravitationnelle est si puissante que même la lumière ne peut s’en échapper.
On peut les détecter indirectement, par le rayonnement émis à leur frontière quand ils absorbent de la matière, ou par les ondes gravitationnelles que provoque par exemple la fusion de deux trous noirs. Et sinon plus directement, lorsque la proximité du trou noir avec une étoile proche perturbe l’orbite de cette dernière.
« Petit » trou noir de onze masses solaires
Grâce à cette dernière technique, l’équipe menée par Mme Saracino a découvert un trou noir d’une masse d’environ onze soleils, située dans l’amas d’étoiles NGC 1850 du Grand Nuage de Magellan, une galaxie proche de la Voie lactée, à environ 160 000 années-lumière. Ce « petit » trou noir déforme un peu son étoile proche, qui pèse cinq masses solaires. « C’est la première fois qu’on en détecte un avec cette technique dans un très jeune amas », en dehors de notre Voie lactée, dit la scientifique, dont l’étude paraît dans les Monthly Notices of the Royal Astronomical Society.
Pour le trouver, les scientifiques ont utilisé MUSE, un spectrographe à grand champ, installé depuis quelques années seulement sur le Très Grand Télescope de l’Observatoire européen austral européen (ESO) au Chili. Il a permis d’« observer une zone très peuplée », selon Sebastian Kammann, coauteur de l’étude, cité dans un communiqué de l’ESO, « avec des informations sur des milliers d’étoiles d’un seul coup, dix fois plus qu’avec tout autre instrument ».
La jeunesse toute relative de l’amas – moins de 100 millions d’années – est un atout, car « on y trouve un genre de trous noirs très différents, dans le sens où ils ont été formés très récemment », explique encore Sara Saracino. Ils n’ont ainsi pas eu le temps d’être expulsés, « comme c’est le cas avec les très vieux amas d’étoiles », ni surtout d’interagir entre eux.
Le fait qu’il soit jeune et encore « poids léger » intéresse d’autant plus les scientifiques, qui cherchent à caractériser toute la gamme des trous noirs. De ceux à masse « stellaire », comme celui identifié par l’équipe de Sara Saracino, jusqu’aux supermassifs atteignant plusieurs millions de masses solaires, en passant par les « intermédiaires », dont l’existence même reste disputée.
Un trou noir détecté pour la première fois dans un amas d'étoiles - Le Monde
Read More
No comments:
Post a Comment