Après 199 jours dans l'espace, Thomas Pesquet est de retour sur Terre. Le Français a amerri, mardi 9 novembre, au large de la Floride avec trois coéquipiers. Son arrivée s'est déroulée sans difficulté et l'astronaute s'est montré souriant en sortant de la capsule Crew Dragon.
Thomas est le 4e membre de l'équipage #Crew2 à être extrait de la capsule. Bienvenue sur Terre @thom_astro ! #MissionAlpha pic.twitter.com/utz3JPV3uT
— ESA France (@ESA_fr) November 9, 2021
L'astronaute doit ensuite subir une brève série de tests médicaux à Houston (Texas) avant de se rendre à Cologne, où se trouve le Centre européen des astronautes (EAC).
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Franceinfo détaille ce qui attend le Français de 43 ans dans les heures, les jours et les semaines à venir.
Le "mal de Terre" pendant environ 12 heures
Lors de son premier retour sur Terre, Thomas Pesquet avait atterri dans les plaines du Kazakhstan. Avec l'amerrissage, le Français a dit vendredi, lors d'une conférence de presse, qu'il s'attendait à un ressenti nettement différent. "On a déjà un peu le mal de mer en rentrant sur Terre, donc là en rentrant sur mer ça risque d'être encore pire, mais on verra bien", a-t-il anticipé.
Une chose est certaine : le Normand va subir le "mal de Terre" pendant "environ 12 heures", selon Bernard Comet, qui a été, pendant vingt ans, médecin au Centre national d'études spatiales (Cnes) et à l'Institut de médecine et de physiologie spatiales. "C'est ce que les astronautes appellent pudiquement la 'phase aiguë'. Ils ont des nausées, ils vomissent", a-t-il relaté sur la chaîne YouTube du Cnes. Une demi-journée après le retour sur Terre, "cela va beaucoup mieux" même s'ils ne sont "pas encore au top de leur forme".
Des tests scientifiques et un "programme de remise en forme" pendant trois semaines
A Cologne, en Allemagne, Thomas Pesquet va se réhabituer peu à peu à la vie sur Terre. En effet, retrouver ses pleines capacités physiques ne se fait pas du jour au lendemain. "Sur le plan cardiovasculaire, en 24 heures, maximum trois jours, tout va mieux", a expliqué Bernard Comet. "La capacité à l'effort demandera près d'un mois environ", précise-t-il.
Le "programme de remise en forme", qui s'accompagne d'un suivi médical, est marqué par "un retour à l'activité physique très soft", relève Sébastien Rouquette, du Cnes (vers 1h38). "Dans les trois semaines qui vont suivre, nous allons avoir un programme de kiné, de la piscine, de la marche à petit rythme, du vélo d'appartement", détaille le responsable du programme des vols paraboliques, qui s’occupe également du développement d’expériences destinées à l’ISS. Le retour à des "activités sportives plus traditionnelles, comme la course à pied, se fera après quelques semaines", souligne-t-il, "sachant que pour le vélo, et encore plus pour le VTT, il va falloir attendre plus longtemps en raison des risques liés à la fragilité des os".
En effet, les séjours prolongés dans l'espace présentent la particularité de provoquer une osthéoporose bien plus rapide que sur Terre. A bord de la Station spatiale internationale, Thomas Pesquet a perdu 1% de masse osseuse chaque mois. Toutefois, ce protocole de réhabilitation ne l'empêchera pas de voir ses proches.
Pendant ces trois semaines, Thomas Pesquet sera également soumis aux mêmes tests qu'avant et pendant sa mission. Ces tests contribuent à la collecte de données scientifiques sur l'effet de la micro-gravité sur le corps humain. "C'est tout le corps qu'on étudie" après ce chamboulement hors du commun, résume auprès de l'AFP Adrianos Golemis, le médecin de la mission Alpha. Certaines pathologies observées uniquement dans l'espace, où le sang circule "comme en sens inverse", sont particulièrement intéressantes. Comme ce syndrome dit "S.A.N.S", une perte d'acuité visuelle touchant certains astronautes : "Cela nous aide à mieux comprendre l'œil."
Les premières vacances "depuis de nombreux mois"
A l'issue de ces quelques semaines, l'astronaute prendra des vacances. Les premières "depuis de nombreux mois", a-t-il dit avant son retour sur Terre. "J'ai même l'impression que ça fait des années", avait-il ajouté, qualifiant la mission écoulée de "très, très intense".
"Au retour, on est fatigué par le vol", se rappelle sur franceinfo Michel Tognini, parti dans l'espace 1992 et en 1999. "Les deux fois, j'étais extrêmement fatigué, alors qu'il s'agissait de vols courts. J'imagine que lui, qui n'a pas pris de vacances pendant six mois et qui a travaillé 60 à 70 heures par semaine, il doit être assez fatigué", conclut-il.
Retour de Thomas Pesquet : "mal de Terre", remise en forme et vacances... Ce qui attend le Français dans les p - franceinfo
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