Alerte dans la Station spatiale internationale. Des débris ont été signalés sur la trajectoire de la station ce lundi 15 novembre 2021, selon l’agence russe TASS qui reprend une information de la Nasa. Par mesure de précaution, il a été demandé aux astronautes présents à bord de se confiner dans les vaisseaux amarrés à l’ISS. Une enquête a été ouverte par le Pentagone.
Sept astronautes se trouvent à bord, à peine une semaine après le retour de Thomas Pesquet. Les Russes Anton Shkaplerov et Pyotr Dubrov se sont réfugiés dans leur vaisseau Soyuz avec l’astronaute américain Mark Vande Hei. Les Américains Raja Chari, Thomas Marshburn, Kayla Barron et l’Allemand Matthias Maurer sont montés à bord du Crew Dragon de SpaceX.
Cette procédure doit leur permettre de quitter la Station spatiale vers la Terre en cas d’urgence.
Hors de danger
L’agence spatiale russe Roscosmos a déclaré les astronautes à bord de l’ISS hors de danger. « L’orbite de l’objet, qui a forcé l’équipage aujourd’hui à se rendre dans le vaisseau selon les procédures standard, s’est éloigné de l’orbite de l’ISS », a tweeté Roscosmos. « La station est désormais dans le vert. » « Les amis, tout est en ordre chez nous. On continue le travail selon notre programme », a également tweeté le cosmonaute russe Anton Shkaplerov.
En orbite à 400 km autour de la Terre, la station spatiale évolue à 28 000 km/h, une vitesse pouvant causer de grands dégâts en cas de collision spatiale.
Un test de missile russe ?
L’armée américaine a déclaré ce lundi enquêter sur un « événement ayant généré des débris » dans l’espace. « Le commandement américain pour l’espace est au courant d’un événement ayant généré des débris dans l’espace. Nous travaillons activement à caractériser le champ de débris », a déclaré un porte-parole, qui a également indiqué que l’armée était en relation avec le département d’État et la Nasa sur ce dossier.
Certains spécialistes spatiaux américains suspectent qu’un test de missile antisatellite conduit par la Russie soit à l’origine de ces débris, des informations n’ayant pas été confirmées pour le moment.
Une telle action, qui constituerait une démonstration de force de Moscou, a déjà été conduite par quatre nations seulement par le passé, dont la Russie. « Des événements de débris causés par des tests antisatellites n’arrivent pas souvent, le dernier était un test indien » en mars 2019, a rappelé l’astronome Jonathan McDowell.
Déjà bien trop de débris en orbite
Selon lui, en déduisant les trajectoires de l’ISS et des objets à proximité, le satellite visé pourrait être un satellite nommé Cosmos 1408, qui n’est plus actif depuis les années 1980. « Le détruire n’était absolument pas nécessaire », a jugé le spécialiste. « Nous avons déjà beaucoup trop de débris là-haut pour délibérément en générer d’autres, c’est inexcusable. »
Selon lui, certains débris provoqués par ce test se désintégreront en entrant dans l’atmosphère « dans les mois qui viennent », mais d’autres pourraient rester en orbite pendant des années.
L’ISS menacée par un nuage de débris, les astronautes contraints de se confiner - Ouest-France
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