Cette ancienne salarié du géant du numérique, désormais lanceuse d'alerte, a estimé à Lisbonne que Facebook ferait mieux de miser sur la sécurité plutôt que de se lancer dans le métavers.
Facebook, accusé de faire passer ses profits avant le bien-être de ses utilisateurs, doit investir sur la «sécurité» avant le «métavers», nouvelle priorité du groupe désormais baptisé Meta, a fustigé la lanceuse d'alerte et ancienne employée de l'entreprise américaine Frances Haugen, lundi à Lisbonne.
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«Encore et encore, Facebook choisit l'expansion dans de nouveaux domaines plutôt que de s'en tenir à ce qu'il a déjà fait. Je trouve cela inadmissible... Il faut consacrer plus de ressources aux systèmes de sécurité de base», a-t-elle déclaré en ouverture du Web Summit, grand-messe de l'économie numérique, à Lisbonne.
«Au lieu d'investir pour s'assurer que leurs plateformes sont un minimum sûres, ils sont sur le point d'(engager) 10.000 ingénieurs» en Europe pour le développement du «métavers», a-t-elle ajouté à propos du monde parallèle numérique qui représente, selon le patron de Facebook, l'avenir d'internet. «Je ne peux imaginer comment cela puisse avoir du sens», a-t-elle encore dit.
Manœuvre de distraction
Après avoir présenté le concept de «métavers», Mark Zuckerberg a annoncé jeudi que la maison mère du géant des réseaux sociaux s'appelait désormais «Meta» -«au-delà» en grec ancien. Les noms des différents services (Instagram, WhatsApp, Messenger...) resteront toutefois inchangés.
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Les «Facebook papers», des milliers de documents internes remis à l'autorité boursière américaine (SEC) par Frances Haugen, montrent comment le groupe californien était conscient du potentiel de nuisance de ses réseaux sociaux - contenus toxiques sur Instagram pour les adolescents, désinformation qui nuit à la démocratie... - mais a choisi, en partie, de les ignorer, par souci de préserver ses profits.
Nick Clegg et Chris Cox attendus
Frances Haugen a déjà témoigné devant les législateurs américains et britanniques, mais le Web Summit marque sa première apparition devant un public plus large.
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Facebook aura l'occasion de répondre aux critiques devant le public du Web Summit, son vice-président Nick Clegg étant prévu au programme de mardi et son chef de produit Chris Cox mercredi.
Après avoir connu une édition 100% virtuelle en raison de la pandémie de Covid-19, le Web Summit est de retour en physique à Lisbonne, où il espère rassembler 40.000 participants jusqu'au 4 novembre.
Au Web Summit, la lanceuse d'alerte Frances Haugen critique les choix de Facebook - Le Figaro
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