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Friday, October 1, 2021

Notre test de FIFA 22 : on ne change pas une équipe qui fait match nul - Eurosport FR

Ce test a été réalisé sur PS5 pendant trois jours avec une version FIFA 22 Ultimate fournie par EA Sports.

Dans le monde du football, FIFA est comme devenu un roi sans carrosse. Le jeu vidéo de sport numéro un est loin d'avoir perdu sa couronne. Mais par manque de renouvellement, la simulation d'EA Sports a fini par frustrer, voire agacer ses plus fervents serviteurs. Le trône est toujours bien en place, grâce aux acquis de la série et à un cruel manque de concurrence. Mais le souverain n'y est plus aussi confortablement installé. Son nouvel opus FIFA 22, qui sort ce vendredi pour l'ensemble du public, annoncé comme le premier entièrement pensé pour les consoles nouvelle génération lui permet-il d'asseoir un peu plus sa suprématie dans le paysage vidéoludique ? Les promesses sont bien là, mais elles ne sont pas pleinement tenues.

Avertissement de rigueur, les joueurs PC, PS4 et Xbox One seront aussi peu concernés par le test qui suit puisqu'ils n'ont été véritablement pris en considération par EA Sports au moment de fournir sa mouture annuelle. Les nouveautés sont minimes en l'absence du principal changement de ce FIFA 22, la technologie dite Hypermotion, tant mise en avant depuis son annonce.

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L'Hypermotion plutôt que l'Hyper-émotion

Ce nouveau système de capture de formations à 11 contre 11 sur un terrain réel à la place de chaque joueur individuellement en studio annonçait une petite révolution dans les déplacements des équipes et dans l'intelligence tactique des acteurs sur le terrain. L'Hypermotion offre bien des nouvelles animations pertinentes (plus de 4000 tout de même), mais le grand chamboulement est plus subtil qu'il ne saute aux yeux, confirmant nos premières sensations manettes en main il y a quelques semaines. Il n'offre pas le bond en avant espéré en termes de placement, encore trop dépendant des tendances individuelles de chaque joueur. Et si défensivement, les gardiens ont revu avec grand plaisir leurs copies, les contres favorables à outrance n'ont malheureusement pas disparu, et les duels nous ont semblé plus périlleux à maîtriser.

Plus largement, le gameplay a évolué par petites touches, mais celles-ci vont dans le bon sens. La physique du ballon a été améliorée, les amoureux du jeu long vont se délecter des transversales et autres passes par-dessus la défense. Le jeu a perdu en vitesse ce qu'il a gagné en réalisme et en plaisir de construction. Tout sauf un mal donc. Mais l'impression de passer du temps sur une mise à jour des versions des années précédentes reste assez tenace. Le moteur Frostbite, qui calcule et génère les actions à l'écran, utilisé depuis FIFA 17 (mais développé depuis près de dix ans) semble atteindre ses limites.

Quand FIFA s'inspire de ses illustres rivaux

Ce FIFA 22 est ainsi dans la lignée de ses prédécesseurs, pour le meilleur comme pour le pire. Les ambiances – notamment pour des compétitions spécifiques comme la Ligue des champions ou la Bundesliga – sont toujours aussi réussies, et les commentaires avec désormais le seul Hervé Mathoux aux commandes ont paradoxalement gagné en intérêt. La richesse des licences, même si certaines sélections africaines ont disparu, ou de ses modes de jeu ne sont, elles, plus à démontrer.

Le poulain d'EA Sports, FIFA Ultimate Team, est à l'image de tout FIFA 22 : consistant bien que réchauffé. Les joueurs occasionnels apprécieront la refonte de la partie Division Rivals, qui demandera un peu moins de temps à passer pour obtenir quelques récompenses. Mais le si lucratif mode de collection de cartes pour créer son équipe de rêve voit son lifting s'arrêter là, EA ne semble pas lassé par le nécessaire passage à la caisse de ses utilisateurs pour tenir la distance, ce en dépit des nombreuses critiques globales autour de FUT. Le mode Volta a lui été vu au rabais mais à bon escient. Exit un mode histoire franchement dispensable et caricatural à souhait, le cousin "foot de rue" de FIFA se tourne vers ce qu'il aurait dû être dès sa genèse, un mode arcade et destiné au online.

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L'agréable vent de fraîcheur est à trouver dans la Carrière et le Club Pro, quelque peu délaissés ces dernières années. Le premier permet désormais de créer son club de A à Z, de son nom à son stade ou ses hymnes, mais aussi son ADN sportif comme son budget, sa politique ou la qualité de son effectif. Retrouver des joueurs créés de toutes pièces aux noms fictifs rappelle les belles heures du mode Ligue des masters, une madeleine de Proust de nombreux joueurs à la grande époque du jeu Pro Evolution Soccer, feu principal concurrent de FIFA.

Le Club Pro, boosté en France ces derniers mois par les aventures du FC Silmi, équipe constituée par huit streameurs qui ont réuni jusqu'à 100 000 spectateurs sur Twitch ces derniers mois, a aussi le droit à une refonte bien sentie. Le mode qui permet de créer une équipe en ligne dans laquelle chaque joueur contrôle uniquement son avatar s'est doté d'un nouveau système d'expérience et de capacités qui va diversifier un peu plus les profils sur le pré.

FIFA 22 fait ainsi un peu mieux que son petit frère de la saison passée, même si leur ressemblance reste trop grande pour croire à une véritable nouvelle génération. Satisfaisant plus que génial, le jeu devrait encore garder une place confortable bien au chaud parmi les meilleures ventes de l'année. Mais par son fond de jeu, la simulation d'EA Sports mise à nouveau sur la continuité plutôt que se montrer ambitieux. Sans adversaire à sa taille – la sortie d'eFootball est un fiasco lamentable et les ambitieux projets d'UFC et Goals sont encore embryonnaires -, FIFA conserve le luxe de se maintenir sans tomber dans le ventre mou. Il serait pourtant grand temps d'aller retrouver les sommets.

Stamford Bridge, le stade de Chelsea, dans FIFA 22 (Crédit image : EA Sports)

Crédit: Eurosport

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