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Saturday, July 24, 2021

« Ted Lasso », un retour gagnant pour l'entraîneur au grand cœur - Le Monde

Brendan Hunt, Jason Sudeikis et Nick Mohammed, dans la saison 2 de « Ted Lasso ».

Certains retours réjouissent plus que d’autres. Celui de Ted Lasso, tribulations d’un entraîneur de football américain à la tête d’une équipe mineure de soccer britannique, est auréolé des 20 nominations que la série vient d’engranger en vue des Emmy Awards, prévus en septembre. Portée aux nues par la critique pour sa capacité à faire d’un « gentil » un véritable héros – il est vrai que c’est peu courant –, la série développée par Bill Lawrence et Jason Sudeikis à partir de spots promotionnels diffusés sur NBC Sports rempile pour une deuxième saison, allongée à douze épisodes.

Celle-ci met en scène une équipe déboussolée. Exclu de la Premier League (que ceux qui n’y connaissent rien se rassurent : « coach Lasso » ne comprend pas tout non plus), le club londonien de Richmond, éternel outsider, accumule les matchs nuls. Un incident opposant le joueur Dani Rojas (Cristo Fernandez) et la mascotte de l’équipe, un sympathique lévrier, achève de la déstabiliser. D’autant plus que l’AFC Richmond souffre de l’absence de ses deux joueurs stars : l’insupportable Jamie (Phil Dunster), reparti à Manchester, et l’irascible Roy (Brett Goldstein), devenu l’entraîneur gentiment sadique d’une équipe de fillettes. Derrière ses mimiques désopilantes et son accent made in Kansas, Ted Lasso lui-même ne va pas très bien, victime de la solitude et du mal du pays.

Délaissant les effets comiques liés au choc culturel Etats-Unis-Royaume-Uni, fil rouge de la première saison, la deuxième met au centre de son propos les états d’âme de ses personnages. L’irruption du « care » est incarnée par une psychologue, elle-même fragile, embauchée pour tenir un bureau des pleurs dans lequel les joueurs, ces jeunes hommes fragiles, viennent confier leurs doutes. Cette gravité raccroche Ted Lasso à l’actualité d’un monde en crise et donne un surplus d’âme à une saison qui, pour le reste, a plutôt tendance à appuyer sur l’accélérateur comique.

Détricotage des codes

Fort heureusement pour les allergiques au ballon rond, les tenants et aboutissants du jeu n’ont pas plus d’importance dans cette saison que dans la précédente. En revanche, l’équipe de football comme un concentré des attentes liées à la masculinité reste un thème essentiel du scénario, qui poursuit le méticuleux détricotage de ces codes entamé dans les précédents épisodes. La grande qualité de Lasso étant de ne jamais en faire un ressort comique facile, ce qui ne ferait qu’affaiblir la démarche.

La série démonte également quelques clichés féminins, notamment à travers le personnage de Rebecca, la propriétaire du club. Fringante millionnaire à l’honneur bafoué par son ex-mari infidèle, elle cherche sur « Bantr » , application de rencontres et accessoirement sponsor du club, un homme à la hauteur de ses espérances. Celles-ci sont mises en scène avec une délicatesse rare, qui fait de ce personnage de femme « mûre » un pilier aussi charismatique qu’inattendu.

Sauvée de la niaiserie par un recours un poil artificiel mais souvent hilarant aux grossièretés de langage, Ted Lasso impressionne une fois de plus par sa précision comique et la justesse des situations. Eloge de la gentillesse, du courage et du bon sens, elle coche toutes les cases de la série impossible à détester, grand public et nécessaire. On peut s’en agacer. On peut aussi juste en profiter.

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